Idioma

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Enseigner (Missions du Prof)

 Enseigner l'Espagnol au Collège et au Lycée

 

 

1. LES PROGRAMMES ET INSTRUCTIONS OFFICIELLES

Du collège au lycée, l’enseignement de l’espagnol doit être dispensé dans une véritable continuité d’objectifs, par le biais de supports et de démarches diversifiés et adaptés. Le professeur entraîne les élèves pour leur permettre de développer des compétences et des savoir-faire nourris de connaissances mobilisables en situation (compréhension de ce qui est lu ou entendu, prise de parole en continu, dialogue, expression écrite…). L’apprentissage de l’espagnol contribue, en liaison avec les apprentissages des autres disciplines, à la maîtrise des langages, à l’ouverture culturelle et à la citoyenneté.

2. LES OBJECTIFS

Ils se déclinent nécessairement en termes de compétences. En accord avec le Cadre Européen Commun de Référence pour l'apprentissage et l'enseignement des langues vivantes2, l'enseignement de l'espagnol vise à développer progressivement chez l'élève, du collège au lycée, les quatre compétences suivantes:

- Compréhension d��un message oral, du message simple au message complexe.

- Compréhension d��un message écrit, du message simple au message complexe.

- Expression orale (prononcer, accentuer, énoncer, informer, participer à une conversation)

- Expression écrite (énoncés allant du niveau élémentaire au niveau élaboré).

L'espagnol enseigné au collège et au lycée véhicule dans un même mouvement langue et culture. En conséquence, les acquisitions linguistiques découlent naturellement des situations dans lesquelles elles se présentent, de même que les perspectives culturelles. Le cours d��espagnol ne doit pas être une leçon faite de grammaire théorique et d'exercices mécaniques, ni un cours magistral (il n'y a pas d'enseignement spécifiquement culturel).

On veut donc rendre l'élève capable de comprendre et d'utiliser, oralement et par écrit, un espagnol simple et authentique, usuel et actuel. On le fera par des entraînements spécifiques et graduels aux quatre compétences mentionnées ci-dessus. Ces entraînements sont nécessairement sous-tendus par l'acquisition en situation d'outils linguistiques, qu'on veillera à faire réemployer méthodiquement. Les entraînements dans les quatre domaines de compétences exigent des élèves l'emploi de stratégies mentales et langagières différentes. Le professeur devra les entraîner à mettre en place ces stratégies, même si les quatre champs de compétences sont étroitement liés dans la réalité des échanges:Et c'est en apprenant à entendre et à écouter (le professeur, l'assistant, les camarades, un enregistrement audio, une vidéo) que l'élève va augmenter sa capacité de compréhension et pouvoir prendre la parole (imiter, répéter, s'approprier les mots, paraphraser, reformuler dans un contexte voisin, puis de plus en plus éloigné). En prenant la parole, il développe en retour sa capacité de compréhension. Une écoute (enregistrement, vidéo) assortie de pistes de recherches simples et précises dont on fait un bilan oral commun est un premier entraînement à la compréhension auditive. De même, une lecture guidée permet des repérages écrits (que l'élève n'a pas à rédiger). Cette « prise de notes » élémentaire peut devenir en retour le support d'une prise de parole construite et fructueuse. Ce que les élèves ont su formuler pendant le cours, avec réemploi d'un lexique et de faits de langues déjà connus, enrichis d'un petit nombre d'apports nouveaux, peut donner lieu, sous réserve de consignes précises fournies par le professeur, à une transcription partielle (entraînement à la production écrite, travail en classe ou à la maison: le professeur le relève et apporte des corrections individualisées).

3. LES SUPPORTS D'ENSEIGNEMENT

Ce sont des documents authentiques et variés, adaptés au niveau d'enseignement et susceptibles d'intéresser les élèves. Reflets du monde hispanique, ils présentent et donnent à employer un espagnol usuel et actuel de qualité. Quelle que soit leur nature, ils ne font pas en classe l'objet d'une étude spécifique et/ ou exhaustive. Ils sont à considérer en tant que supports d'enseignement, destinés à développer activement les compétences et connaissances attendues des élèves. En classe, par le biais d��activités variées, on aboutit à une construction claire de leur sens explicite (et implicite dans toute la mesure du possible). Leur utilisation doit donc être ciblée, en fonction d'un projet de séquence construit.

Ces supports d'enseignement sont essentiellement:

- Des documents sonores (interview, émission radio, informations, chansons)

- Des séquences filmiques brèves, spots publicitaires (K7 vidéo, films, numérisés ou non)

- Des textes (presse, théâtre, roman, poésie)

- Des documents iconographiques (dessins, photos, tableaux)

- Des documents mixtes (bandes dessinées, publicités)

- NB : on aura recours à ces différents supports d'enseignement en fonction des compétences auxquelles on veut entraîner les élèves, en prenant soin de respecter un équilibre entre elles. Le support textuel n'est qu'un type de support parmi d'autres, même s'il reste indispensable dans l'apprentissage de l'espagnol.

Le professeur choisit les supports de son enseignement et opère les choix d'exploitation pertinents.

Il doit les mettre à la portée de ses élèves par des démarches appropriées.

NB : c'est en multipliant les supports, en variant les approches et les activités, qu'on améliorera la capacité de compréhension des élèves et non en s'attardant longuement sur un même support (une seule perspective linguistique et

culturelle). En outre, une classe cesse d'être active et par suite, d'apprendre, dès que l'ennui la gagne.

Le manuel de la classe est un outil précieux, qui associe à des documents divers un appareil pédagogique (notes, exercices d'appropriation et d'application). Il faut cependant l��utiliser avec discernement : les projets qui y figurent sont à adapter aux besoins décelés dans telle classe, à tel moment de l'année. Autres outils à prendre en compte, selon l'équipement de l'établissement: enregistrements (veiller à ce qu'ils soient de bonne qualité), cassettes vidéo, nouvelles technologies (Internet, Cédéroms, salles multimédia). On n'hésitera pas à vérifier que l��ensemble du matériel est prêt à fonctionner parfaitement dans la salle attribuée pour l'heure de cours : cela évitera des temps morts et des essais plus ou moins fructueux qui entraînent des dispersions gênantes pendant la classe.

4. LA PROGRAMMATION : LES SEQUENCES, LES SEANCES

Le professeur d'espagnol doit aider les élèves à construire progressivement leur apprentissage de la langue, quel que soit le cycle et le niveau d'enseignement. Il lui faut donc s'attacher à planifier son enseignement (en se gardant de toute rigidité) : le professeur débutant pourra, par exemple, établir sa programmation par demi-trimestre; plus expérimenté, il saura l'établir sur l'année scolaire. En fonction des aptitudes et / ou des difficultés qu'il constate chez ses élèves, il opère des choix pédagogiques et établit une programmation adaptée. Il respecte l'équilibre entre les entraînements aux quatre compétences, et veille systématiquement au réemploi des acquis (en termes de savoir-faire aussi bien que de connaissances).

- L'enseignement de l'espagnol s'organise en séquences (plusieurs heures de cours ayant un objectif d'ensemble clairement déterminé).

- Une séquence comprend plusieurs séances (c'est à dire un cours dont la durée effective est généralement de 55 minutes, quelquefois un peu moins selon les temps de récréation).

- Ces séances ne doivent pas se juxtaposer mais s'articuler entre elles: la séance A prépare la séance B, qui prépare elle-même la séance . Il est indispensable que les élèves puissent s'appuyer sur une base connue pour

aller vers ce qu'ils ne connaissent pas encore.

- Il en va de même pour les séquences, lesquelles à leur tour s'articulent pour aboutir à une programmation cohérente. (tenir compte des réalités du calendrier scolaire).

- L'évaluation des compétences qui figurent dans les objectifs d'ensemble doit être envisagée dans le prolongement de la séquence.

Tout cela demande une préparation soigneuse.

AVANT CHAQUE SEQUENCE, le professeur doit:

Réfléchir à la finalité (objectifs d'ensemble) de la séquence d'enseignement: quelles compétences et quels savoir-faire particuliers doit-elle contribuer à développer? Quelles connaissances va-t-elle initier ou consolider? Sur la

base de quels savoir-faire, de quelles connaissances déjà acquis et mobilisables par les élèves?

Choisir les supports de la séquence : pour quelles raisons convient-il de les sélectionner (prendre le temps d'énoncer ces raisons clairement)? Quels sont les axes de sens, quelle est leur problématique commune? En quoi ces

supports servent-ils les objectifs d'ensemble de la séquence ?

Déterminer dans quel ordre il est souhaitable de les présenter aux élèves, en allant du simple au complexe, et en tenant compte des entraînements précédents et de leurs résultats.

Vérifier qu'il maîtrise parfaitement le(s) document(s) choisis comme supports d'enseignement (sens explicite et implicite, connaissances lexicales, grammaticales et culturelles précises) : c'est indispensable pour orienter le travail des élèves pendant chaque cours.

Pour chacun des cours de la séquence, se poser à nouveau les questions qui ont présidé à la conception de l'unité, ainsi que quelques autres : Comment la séance envisagée aidera-t-elle à atteindre les objectifs d'ensemble de la séquence? Quels en sont les objectifs précis ? Quels principaux outils de langue le sens du (des) support(s) du cours détermine-t- il en priorité? Lister ces outils : linguistiques ou culturels, ils doivent être adaptés au niveau d'enseignement (programmes) et aux possibilités des élèves. Y inclure un lexique sélectif; faire la part du réemploi et des apports nouveaux En quoi cette séance fera-t-elle avancer les élèves et préparera-t-elle la séance qui va suivre?

NB: une heure de cours vise au moins un entraînement à deux des compétences, et n'en isole jamais une seule.

Elaborer des stratégies pour mettre à la portée des élèves les axes de sens et les liens déterminés entre les documents. Il est capital en effet que le professeur ait réfléchi aux difficultés que vont probablement rencontrer les élèves, et à l'aide qu'il va savoir leur apporter pour favoriser leur implication et faciliter leurs apprentissages (la compréhension notamment est une phase délicate, qui conditionne l'ensemble du cours).

Pour donner vie à la leçon, réfléchir aux différentes activités à proposer aux élèves, et les mettre en cohérence : elles doivent toutes converger vers une construction de sens. Prévoir comment gérer le temps à impartir à chacune.

Prévoir de guider ces activités (en prévoyant des consignes variées, car on ne peut conduire un cours sur la base d'une série de questions magistrales)

Réfléchir à la place et au rôle du tableau. Le tableau est à la fois un support visuel pendant le cours et la "boîte à outils" de l'élève. Que va-t-on y porter ? Pour quelle utilisation ? A quel moment ?

Préparer des consignes de travail personnel pour la fin de la séance: il s'agit d��aider les élèves à s'approprier individuellement les contenus de la leçon en utilisant entre autres choses les éléments copiés sur le cahier (consignes à moduler selon les réalisations effectives du cours).

5. LE PROFESSEUR D' ESPAGNOL ET SA CLASSE

Mise en place de conditions favorables à l'enseignement d'une langue vivante

Le cours d��espagnol n'étant jamais, même partiellement, un cours magistral, le professeur a besoin de susciter à chaque moment l'implication active des élèves. C'est pourquoi il doit en toute première priorité:

Etablir sa crédibilité et son autorité

Pour instaurer un climat de confiance, d'attention et de travail

QUELQUES RAPPELS IMPORTANTS

- Parler assez fort et distinctement pour être audible et compréhensible de tous, sans débit précipité ni lenteur excessive (et sans monopoliser la parole!)

- Prendre en compte tous les élèves de la classe, sans se limiter aux seuls volontaires: le professeur a la responsabilité de chacun des individus qui composent le groupe-classe.

- Etre très simple et très clair dans les consignes que l'on donne aux élèves pour qu'ils exécutent correctement les différentes recherches et activités proposées. Laisser le temps suffisant pour que les élèves puissent réaliser leur tâche.

- Donner aux élèves l'habitude d'écouter (le professeur, l'assistant, l'enregistrement) et de s'écouter entre eux : elle n'est pas toujours installée dès le départ.

- En retour, les inviter à prendre la parole après avoir levé le doigt ; leur demander de parler assez fort eux aussi afin d'être audibles de tous.

- Les écouter très attentivement; il faut être disponible et pouvoir se dégager de sa préparation -: que veulent-ils dire et comment essaient-ils de le dire (quels outils de langue essaient-ils d'utiliser?)

- Ne pas se contenter d'une prononciation, d'une accentuation trop proches du français, même en 1ère ou en Terminale, et à plus forte raison pendant les premières années d'apprentissage !

- Ne pas se contenter pas de mots isolés : exiger des phrases construites, si simples qu��elles soient au début (sujet exprimé ou non + verbe + complément). On pourra peu à peu demander qu��elles soient plus étoffées, voire complexes.

- Habituer les élèves à s'auto-corriger et à s��entraider pour arriver à la forme juste. Le professeur interviendra lui-même si la classe n'est pas en mesure de le faire (ex : apport nouveau). Pour l'efficacité de la correction, demander à l'élève qui a fait l��erreur de reprendre la phrase correcte (Ne pas négliger la prononciation et l'accentuation, elles sont très importantes à tous les niveaux de l'expression orale !).

- S'efforcer d'obtenir une production juste et précise (attention aux approximations hâtives, aux synonymes qui n'en sont pas, aux « mots béants », aux fausses équivalences en matière de morphosyntaxe, aux formes gallicisantes).

- Les activités liées à la compréhension et à l'expression se font en espagnol. Les injonctions ou consignes récurrentes adressées aux élèves pendant le cours le seront aussi en espagnol (siéntate, repite por favor, habla más alto, abrir los libros, cuidado con la pronunciación) : le recours au français doit être strictement limité et toujours ciblé (ex : le moment réservé à la pratique raisonnée de la langue, les conseils de réalisation qui accompagnent les consignes de fin de cours).

6. LES ETAPES DU COURS

Il n’y a pas de cours « modèle ». Mais toute séance d’apprentissage se doit d'être structurée et elle a ses passages obligés, ses « phases » ou étapes qui s’articulent entre elles.

Généralement, une séance se déroule de la façon suivante (les contenus de cours ne sont pas abordés ici) :

- On commence par un contrôle des acquis de la leçon précédente, souvent oralement. Il s'agit de vérifier très brièvement que les élèves en ont compris l'essentiel et fait l'effort de mémorisation indispensable. On prend soin de corriger les éventuels exercices donnés (penser à utiliser le tableau de façon claire et précise).

Attention: si l'exercice donné est un travail d'expression personnelle (même guidé par des consignes précises), une correction individualisée s'impose.

Il est important de varier les modalités de ce contrôle et de rendre les élèves ACTIFS dès ce moment du cours. Il faut que le professeur soit attentif à ce que les élèves ont acquis, mais aussi à ce à ce qu'ils n'ont pas encore acquis, en termes de compréhension comme en termes d'outils de langue: il s'efforce de prendre ces résultats en compte pour passer à l'étape suivante : cette évaluation peut l'obliger à moduler sa préparation de cours.

- On aborde ensuite la leçon du jour (support nouveau ou poursuite d'un travail commencé au dernier cours).

L'articulation de cette deuxième étape avec la première doit être nette, et perceptible pour les élèves. Le rôle du professeur est de les mettre en activité.

Le domaine de la compréhension mérite ici une attention toute particulière: il s'agit de leur apprendre à comprendre, c'est-à-dire à repérer les mots et les idées qu'ils véhiculent, à s'appuyer sur ce qu'ils comprennent pour inférer le sens de ce qu'ils ne comprennent pas encore, à tirer à partir de cela un certain nombre de conclusions provisoires qu'il va s'agir de confirmer ou d'infirmer en contexte, à trouver des liens logiques ou chronologiques. En un mot, à faire acte de lecteurs. C'est la qualité de leur compréhension qui va dans une très large mesure conditionner la qualité de leur expression, et par suite, de leurs acquisitions. Dans sa préparation de cours, le professeur a prévu les activités de la classe, leurs modalités d'organisation (travail en binômes, en petits groupes, en classe entière), les indications à fournir pour que les élèves puissent les réaliser, et la durée souhaitable de chaque activité. Il les guide en souplesse dans la réalisation des tâches qu'il leur propose, se garde d'accaparer la parole, leur laisse le temps de comprendre ce qui leur est demandé et de le réaliser matériellement.

Remarque importante: on ne peut pas faire fonctionner un cours sur la base d'une batterie de questions qui réduirait le rôle des élèves à celui de simples ��répondeurs�� et limiterait leur activité, leur implication réelle dans le cours.

- Une phase de fixation des acquis est nécessaire : quel que soit le niveau d��enseignement, c'est le moment des mises au point nécessaires et de la pratique raisonnée de la langue. C'est aussi une activité essentielle, à laquelle le professeur doit activement associer les élèves. Prévoir en fin de cours un temps suffisant (mais non démesuré) pour que les élèves copient ce qui a été noté au tableau au fil des activités (de façon toujours ordonnée et lisible, sans surcharge). Y figurent notamment : lexique sélectif, structure nouvelle dûment maniée en classe par les élèves, réemplois importants, toujours en rapport direct avec la recherche de sens et le travail réalisé par les élèves.

L'élève est en droit de considérer que les éléments copiés du tableau sur son cahier sont en quelque sorte sa boîte à outils, et qu'il devra se servir de ces outils pour réaliser le travail demandé. C'est pourquoi les consignes de travail lui indiqueront clairement quel usage il doit faire de chacun des éléments copiés dans son cahier.

- Toute heure de cours doit s'achever par des consignes de travail personnel, données avant la sonnerie (prévoir ce temps dans la gestion du cours). Ces consignes permettront à l'élève de reprendre seul et de s'approprier le travail fait en groupe. D'où la nécessité qu��elles soient claires, précises, faisables par un élève moyen en temps raisonnable (penser qu'il a du travail à faire dans toutes les disciplines !).

Ces consignes portent sur ce qui a été traité en cours ; elles comportent de façon explicite:

Des pistes fiables, cohérentes, pour qu'il puisse "relire" seul, avec pertinence, le document support, texte et document iconographique notamment pour y rechercher l��information, la sélectionner, la classer, et, dans une deuxième phase, la traiter, c'est-à-dire en utiliser les éléments en fonction de la consigne

- Une mémorisation sélective, le rôle de la mémoire étant essentiel dans l'apprentissage de la langue (quels mots ou expressions idiomatiques retenir, quelle phrase-clé mémoriser, pour quelle utilisation)

- Un ou deux exercices maximum (oralement et/ou par écrit), en rapport étroit avec les contenus de la leçon et ceux du cahier.

Important : ne pas craindre de s��assurer, par une reformulation des élèves, que ces consignes ont été comprises, et de donner des conseils pratiques de réalisation pour que chacun réussisse dans son travail au mieux de ses possibilités (prévoir aussi ce moment de conseils de réalisation dans la préparation du cours). D'autre part, pour donner du sens à l'apprentissage, il convient d'expliquer brièvement aux élèves en quoi le travail demandé va leur être utile à brève échéance, dans le cadre des cours.

7. LE TRAVAIL DES ELEVES

En cours : Le professeur doit impérativement METTRE LES ELEVES EN ACTIVITE. Il fait en sorte que chaque élève ait à chaque moment une tâche à faire dans un but clairement établi et connu de tous (écouter, rechercher, faire un relevé dans un but précis, lire silencieusement ou à voix haute avec une finalité énoncée, dire, répéter, corriger, aider un camarade, comparer des situations connues, se servir dans un but défini de ce qu'il sait déjà). Le professeur veille à dire très simplement au fur et à mesure ce qu'il attend (travail de la classe ou tâche attribuée à un élève ou à un groupe d'élèves) ; il s'assure que la consigne est comprise et que les élèves ont les moyens de mener à bien le travail demandé. Il n'oublie pas d'accompagner leur prise de notes sur cahier à la fin de l'heure et de vérifier qu'ils ont correctement noté le travail à faire sur leur cahier de textes.

A la maison : après chaque cours, chaque élève a une leçon à apprendre et un travail à faire. Il doit être en mesure de rendre compte de son travail à l'heure suivante. Son travail personnel est guidé par des consignes adaptées. Il doit être contrôlé systématiquement. Ne pas oublier de donner régulièrement, outre les contrôles ou devoirs sur table, des travaux écrits d'expression personnelle (productions de longueur raisonnable, à orienter par des consignes claires) : les relever pour y porter des corrections personnalisées et en donner un corrigé commun auquel la classe participera activement. Les corrigés des travaux figurent dans le cahier : professeur et élèves doivent pouvoir s'y appuyer autant que de besoin. Le professeur relève périodiquement les cahiers des élèves et y porte une appréciation. Il garde trace de ce suivi.

8. L'EVALUATION

L'évaluation fait partie intégrante du travail du professeur : formative ou sommative, elle se fait toujours avec une juste exigence qui va de pair avec un esprit bienveillant. Etre attentif à établir pour chaque évaluation (qu'elle soit assortie ou non d'une note chiffrée), des critères de compétences et de connaissances clairement formulés, et connus de tous : chaque élève doit pouvoir comprendre ces critères sans ambiguïté et mesurer ses résultats et ses progrès dans chaque domaine de compétence. Il est capital que le professeur puisse rapidement prendre en compte les possibilités et les difficultés des élèves pour leur proposer des contenus de cours et une évaluation adaptés (mesurer leurs connaissances est nécessaire, mais il l'est tout autant de mesurer leurs savoir-faire). Rappelons cependant que l'évaluation n'est pas une fin en soi: en reflétant le degré de capacité des élèves dans tel ou tel domaine, elle permet au professeur de planifier le travail ultérieur.

- La phase de contrôle du travail personnel, en début de cours, fournit une occasion d��évaluation formative, où le professeur aide la classe à mesurer la qualité de son travail sur des points déterminés (réussites et éléments à travailler). C'est aussi pour le professeur un indicateur qui lui permet de vérifier l'efficacité du cours précédent, et si nécessaire de moduler son cours selon les aptitudes réelles et constatées de la classe.

- Un test aux objectifs modestes et ciblés, à la fin d'une heure de cours, offrira un instantané de la capacité des élèves à mobiliser leur attention, leur mémoire, les savoir-faire et les outils de langue travaillés.

- On peut mesurer aussi les acquis des élèves à la fin d'une (ou plusieurs) séquences, en fonction des objectifs fixés et atteints. On prendra soin de distinguer ce qui relève de la mémorisation et ce qui relève de la compétence ou de savoir-faire. Ainsi par exemple, il est évident qu'on ne peut se contenter d'évaluer par le biais d'un travail écrit des compétences qui relèvent de l'oral. L'ensemble des travaux évalués à intervalles réguliers donnera lieu à un bilan avec les élèves (en fin de demi-trimestre par exemple, et en fin de trimestre), afin qu'ils puissent faire le point de ce qu'ils savent et savent faire en espagnol. Le professeur consigne soigneusement les conclusions de ce(s) bilan(s) sur le bulletin trimestriel de l'élève. Il signaler les points positifs aussi bien que les efforts à faire, avec le souci de formulations concrètes, simples, accessibles à l'élève et à ses parents.

Remarque à propos du cycle terminal au lycée:

Le baccalauréat propose en fin de cycle une évaluation sommative et forcément partielle des compétences acquises par les élèves. Les devoirs « type bac » proposés par plusieurs manuels sont à utiliser avec discernement dans l'évaluation de l'élève. En première et en terminale, il est toujours « en formation ». C'est dire que le professeur doit continuer à

S'entraîner à développer méthodiquement ses compétences et ses connaissances dans les quatre grands domaines sans pour autant lui faire passer à chaque devoir pendant un à deux ans une épreuve complète. Par ailleurs, on ne peut tout tester en même temps, par conséquent, on évitera de tester trop longuement.