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Séville (Villes d'Espagne)
Séville

Séville (Sevilla en espagnol) est une ville du sud de l’Espagne, capitale de la province éponyme et de la Communauté autonome d’Andalousie.
Peuplée par 704 414 habitants en 2006, située au centre d'une riche région agricole, traversée par le Guadalquivir et connectée à un important réseau de communication, la cité est le cœur économique, politique et culturel de l’Andalousie, et constitue l’une des plus importantes villes du pays, mais aussi de l'Europe du Sud.
C’est également une ville au passé prestigieux, ayant légué un patrimoine artistique d’une immense richesse, qui en fait une des destinations touristiques les plus prisées d’Europe, et l’auréole d’un certain prestige. Ses monuments, les nombreux artistes qui y sont nés ou y ont œuvré, son histoire glorieuse, ses fêtes traditionnelles, mais aussi son climat ont ainsi contribué à sa renommée.
Étymologie, devise, blason
Le nom de Sevilla provient de l’ancien toponyme Ishbiliya qui lui fut donné à l’époque musulmane.
La devise de Séville est NO 8 DO. Le 8 représente ici un écheveau de laine, madeja en espagnol. La phrase se lit donc : no madeja do, contraction de No me ha dejado, elle ne m’a pas laissé. Cette formule fait référence au roi Alphonse X le Sage, lequel, chassé du pouvoir par son fils Sanche, futur Sanche IV, en 1282, se réfugia à Séville, l’une des très rares villes de sa couronne à lui être restées fidèles face à son fils rebelle. Il y mourut en 1284. Cette devise figure sur le drapeau municipal.
Le blason, quant à lui, représente le roi Ferdinand III de Castille, conquérant de la ville en 1248, entouré de saint Isidore et de son frère saint Léandre qui furent tous deux archevêques de Séville aux VIe et VIIe siècles. La devise de la cité figure au bas du blason.
L'Antiquité
Selon la légende, Séville fut fondée par les Tartessiens autour du VIIIe siècle av. J.-C., sous le nom de Ispal ou Spal (selon les sources latines). Le premier site de peuplement stable a été localisé au bord du Guadalquivir, sur un petit promontoire, aujourd’hui connu sous le nom de Cuesta del Rosario. C’est à cet endroit que le fleuve cesse d’être navigable pour les grandes embarcations.
La ville fut ensuite peuplée par les Phéniciens et les Grecs.
Séville se retrouve au cœur de la Deuxième Guerre punique : les Carthaginois s'en emparent en -216. La bataille d'Ilipa permet aux Romains de la conquérir en -206.
La ville est rebaptisée Hispalis, et est reconstruite. Son tempérament mouvant amène néanmoins les Romains à fonder une autre cité à proximité : Itálica, qui devient la ville résidentielle, tandis que Hispalis conserve ses fonctions commerciales.
Jules César la dote d'une nouvelle enceinte en -49, puis l'élève en -45 au rang de colonie romaine. Elle devient alors une cité importante, dominant toute la Bétique.
Au moment des Grandes invasions, Séville est conquise successivement par les Vandales en 426, puis par les Suèves en 441.
Ces derniers seront néanmoins chassés par les Wisigoths après la bataille du fleuve Órbigo en 456.
Le Moyen Âge
La Séville wisigothique
Les Wisigoths sont chassés de Gaule par les Francs en 507. Commence alors une lente mais déterminante conquête de la péninsule ibérique, sur laquelle les Goths avaient commencé à prendre leurs marques au siècle précédent.
Hispalis est rebaptisée Spali, et se retrouve au centre des conflits qui déchirent le royaume :
- dans les années 549, Spali est le théâtre de l'élection d'Agila Ier. Un concurrent, Athanagild lui fait face et retourne la situation en sa faveur, avec le soutien de Spali et l'aide des troupes de Justinien. Celles-ci en profitent pour occuper la Bétique et Spali, qui rechigne à se soumettre aux Wisigoths
- Léovigild nomme son fils Herménégild, duc de la Bétique. Herménégild s'établit à Séville, et profitant des conflits religieux entre tenants de l'arianisme - officiel - et du catholicisme - auquel il s'est converti -, il se proclame à Spali et déclenche une révolte contre son père. Celui-ci assiège la ville qui sert de base à Herménégild, et le met en déroute, avant de le faire mettre à mort, face à son refus d'abjurer le catholicisme. Après ces évènements, Spali reste à l'écart de la vie politique et militaire du royaume.
La cité s'exprime désormais à travers la culture, dont elle devient un des plus brillants foyers d'Occident, grâce à l'action de saint Léandre et saint Isidore, les deux plus illustres archevêques de Séville, qui développent notamment la bibliothèque.
La cité musulmane
Séville a été une ville arabe de 712 à 1248. Mais l'influence de la culture musulmane a été plus durable, et se marque notamment dans le style dit mudéjar (surtout Palacio de Pedro el Cruel). Parmi les monuments qui subsistent de l'époque arabe: les hauts murs de l'Alcazar, la tour de l'Or au bord du Guadalquivir, et surtout la Giralda (ancien minaret).
Dans un premier temps, la capitale politique d'El-Andalous a été Cordoue, siège d'un émirat promu en califat en 929. En 844, Séville est ravagée par les Normands, puis à nouveau en 858 par le chef viking Hasting.
Vers 1010 le califat de Cordoue à cédé la place à plusieurs royaumes musulmans, dont celui de Séville a été particulièrement brillant: le premier roi maure à Séville fut Abad Ier (1015-1041), d'origine syrienne. Une tradition veut que son arrière-petite-fille Zaida (fille ou belle-fille d'Abad III) soit devenue la maîtresse et peut-être l'épouse d'Alphonse VI de Castille, le roi qui a pris Tolède en 1085, après s'être fait baptisée. En tout cas la politique d'Alphonse VI, alliant force et séduction, inquiéta les rois maures, qui firent appel aux Almoravides en 1086. Ces derniers réunifièrent El-Andalous, avec Grenade pour capitale, et Séville tomba en leur pouvoir en 1091, mais il y eut à nouveau division vers 1150. L'apogée de la Séville musulmane se marque dans la seconde moitié du XIIe siècle. C'est l'époque de la dynastie des Almohades, illustrée par Al-Mansour (1184-1199). Les Almohades ont une fois de plus unifié El-Andalous et favorisent Séville.
La ville chrétienne
Après la conquête opérée par saint Ferdinand III (siège de Séville pendant 18 mois), les rois et le clergé catholique ont voulu peu à peu remodeler la ville: construction de nouveaux palais, destruction de la mosquée, remplacée par une cathédrale que l'on voulait l'une des plus vastes de la chrétienté, églises et couvents. En revanche la juderia a peu changé. Si la capitale du royaume de Castille était Burgos, la cour était en fait itinérante, et de nombreux souverains ont pris plaisir à séjourner plus ou moins durablement à Séville (dont Alphonse X le Sage, Pierre Ier le Cruel). Cela a stimulé l'activité du bâtiment, l'artisanat d'art, la vie culturelle. Grâce à l'irrigation développée par les Arabes, les campagnes de la région sont florissantes. Comme les navires de l'époque ont un faible tirant d'eau, on peut embarquer à Séville pour les navigations océanes (Vespucci, Magellan). La cité est débordante de vie, et Isabelle II crée une Bourse du commerce en 1503. On a peut-être exagéré l'importance de Séville en lui attribuant 400 000 habitants, mais, même si elle n'en a comporté que 200 000, c'était l'une des plus grandes villes du monde de cette époque.
Séville au Siècle d'Or
Ce qu'on entend habituellement par "siècle d'or" s'étend du règne de Charles Quint à celui de Philippe IV. Le bilan pour Séville est contrasté. En points défavorables: l'ensablement progressif du Guadalquivir, qui entraîne un transfert à Cadix d'une bonne partie du trafic maritime, le départ des juifs et des musulmans. En points favorables: l'existence d'une université fondée en 1504, des travaux commandés par les rois, l'existence d'une brillante école de peinture, où on distingue trois générations: Roela et Pacheco à la première, Herrera le Vieux et Zurbaran à la deuxième, Murillo à la troisième. Velasquez est né à Séville dans ce milieu porteur. Cette école de peinture doit beaucoup à des commandes de monastères, ce qui suggère l'existence d'une vie religieuse intense et une certaine richesse, grâce à des donations faites aux institutions religieuses et aux revenus tirés de propriétés foncières.
Le déclin du XVIIIe siècle
Le déclin du XVIIIe siècle est relatif. Il semble bien que Cadix, où est transféré l'entrepôt du commerce colonial ainsi que la Casa de contratación (chambre de commerce) locale, marque beaucoup de points dans la compétition avec Séville, et l'ampleur des constructions baroques à Cadix en témoigne. Néanmoins Séville n'est pas délaissée, et elle reçoit une belle manufacture de tabac, due à l'architecte Vicente Acero. Le tabac arrive d'Amérique, et on voit que Séville bénéficie de retombées du commerce atlantique. Cette manufacture employait autour de 5000 ouvrières (dont plus tard Carmen...). Par ailleurs le roi Charles III a créé une fabrique de canons qui, pour l'époque, utilisait une technologie avancée. Il y avait des métiers textiles (laine, soie), une fabrication importante de porcelaine. On est certain que la population de Séville au XVIIIe siècle était de 100 000 habitants, ce qui est beaucoup. Séville était une ville de sociétés savantes, de bibliothèques, de savoir encyclopédique.
Séville aux XXe et XXIe siècles
- Exposition universelle de 1992 : la ville accueille l'Exposition universelle de 1992, année faste pour l'Espagne puisque cette même année, Madrid était désignée capitale culturelle de l'Europe et Barcelone accueillait les Jeux olympiques d'été.
- Sommet européen de 2002 : Juin 2002, fin du sommet de l'Europe dont l'un des thèmes principaux fut la mise en place d'une politique anti-migratoire plus stricte, mais la position défendue par José María Aznar, Tony Blair et Silvio Berlusconi fut critiquée par d'autres gouvernements européens. Le 20 juin, une grève générale fut organisée par les partis d'opposition (socialistes et communistes), ainsi que les deux grands syndicats espagnols (UGT, CCOO) pour s'opposer au decretazo, c'est-à-dire la modification des règles de l'allocation du chômage par le gouvernement espagnol. Il faut aussi ajouter que le sommet des 15 pays de l'Union européenne n'a pas été le seul. En même temps un contre-sommet fut orchestré par diverses organisations pour s'opposer à la politique européenne (car selon eux, elle défend une Europe du capital et l'égoïsme néolibéral) pour s'opposer aux restrictions contre l'immigration et pour défendre une mondialisation sociale.
Géographie
Situation
Située au sud-ouest de l'Espagne, Séville bénéficie d'un emplacement privilégié, largement ouvert vers l'extérieur et qui s'appuie sur deux caractéristiques géographiques majeures :
- la cité est traversée par le Guadalquivir, navigable jusqu'à la capitale andalouse. Le fleuve lui offre un accès à la mer, ce qui explique sa place prépondérante dans l'histoire d'une ville qui s'est construite par et autour de lui. Voie de communication essentielle, le Guadalquivir a permis le développement d'un commerce fluvial encore actif à ce jour, et qui connut son apogée au moment de la constitution de l'empire espagnol ;
- Séville domine la vega du Guadalquivir, la Campiña sevillana. Cette vaste étendue de plaines légèrement ondulées est exploitée depuis des siècles pour sa fertilité qui a contribué à la richesse de la ville. Cultures céréalières, maraîchères, oléicoles, ou encore élevage de bétail (toros braves notamment), n'ont cessé d'être développées sur ces terres qui continuent à faire vivre la région.
Cette position enviable offre à Séville une franche ouverture vers les régions limitrophes, sur lesquelles s'étend son influence : l'Aljarafe, l'Alcor, les Sierras nord et sud de la province.
La ville, desservie par un réseau de communications dense, se trouve à :
- 125 km de Cadix
- 140 km de Cordoue
- 219 km de Málaga
- 250 km de Grenade
- 541 km de Madrid
- 1046 km de Barcelone
Économie
L’activité économique de Séville ne saurait être détachée du contexte géographique et urbain de la ville. La capitale de l’Andalousie est le centre d’une vaste agglomération, dont la croissance soutenue témoigne de l’attractivité de la ville et de ses alentours, qui bénéficient en retour de l’attraction qu’exerce le chef-lieu, en voyant s’installer de nombreux habitants mais aussi de vastes zones industrielles et commerciales.
Le climat et l’art de vivre sévillans sont des facteurs d’attractivité pour une ville dotée d’un excellent réseau de communications, et jouissant d’un emplacement géographique privilégié. Séville se situe ainsi à la tête des villes andalouses dans le domaine économique.
Les infrastructures dont dispose la ville contribuent à la croissance d'une économie dominée par le secteur des services, mais dans laquelle l'industrie tient encore une place non négligeable.
Infrastructures
Le développement économique de la cité et de son aire urbaine s’explique par la présence d’infrastructures fondamentales pour la circulation des biens et des personnes, mais également pour l’évolution des entreprises et de leurs activités. Leur création a accompagné la croissance de l’agglomération sévillane.
- Port fluvial : Séville dispose du seul port fluvial de la péninsule ibérique, situé à 80 km de l’embouchure du Guadalquivir. Ce complexe portuaire offre un accès à l’Atlantique et à la Méditerranée, et permet des échanges de marchandises entre le sud de l'Espagne (Andalousie, Extrémadure) et l’Europe, le Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Le port a subi ces dernières années d’importants travaux de restructuration et d’agrandissement. Le tonnage annuel s’élevait à 5,3 millions de tonnes de marchandises en 2006.
- Centre de transport de marchandises : ce complexe, situé à l’est de la ville, est connecté aux réseaux ferroviaire et routiers, lesquels lui permettent un accès aux zones portuaire et aéroportuaire.
- Palais des congrès de Séville : Séville s’est tournée depuis une quinzaine d’années vers la promotion du tourisme d'affaires. Le palais des congrès accueille divers congrès et foires, et s’est hissé au troisième rang espagnol en terme de fréquentation annuelle, laquelle s’élève à un million de visiteurs.
- Zones industrielles et technopôles : la ville et ses alentours abritent plusieurs zones industrielles d’importance. Dos Hermanas accueille la plus grande zone industrielle andalouse, tandis qu’Alcalá de Guadaíra possède la plus vaste surface industrielle de la communauté. À Séville ont par ailleurs été aménagées deux technopôles de haute qualité :
- le Parque Científico Tecnológico Sevilla Tecnopolis, qui regroupe sur 900.000 m² des entreprises, centres de recherche et départements universitaires orientées vers le développement des nouvelles technologies. 9.000 personnes y travaillent. C’est le plus important technopôle de ce genre en Espagne, en termes de chiffre d’affaires.
- le Parque Tecnológico y Aeronáutico Aerópolis, établi sur 580.000 m² et orienté vers l’industrie aéronautique
Caractéristiques par secteur
La ville de Séville et son agglomération ont, de par leur situation au cœur de la plaine du Guadalquivir, maintenu une activité agricole dynamique, l’industrie agroalimentaire y est florissante. Néanmoins, la région s’est depuis longtemps tournée vers l’avenir, en investissant massivement dans les activités industrielles, favorisées par les infrastructures existantes, et, de plus en plus, vers les services et les nouvelles technologies. Séville concentrait, en 2004, 31% des grandes entreprises andalouses et 128 des 6.000 plus grandes entreprises nationales. L’agglomération comptait en 2005 une population active de 471.947 personnes, dont 329.471 (69,81%) pour la ville centre.
- Le Secteur agricole ne représente plus guère que 1,3% des actifs de la ville. Les cultures céréalières, maraîchères, oléicoles et d’agrumes constituent la principale activité agricole dans cette zone de l’Andalousie.
- Le secteur secondaire contribue à hauteur de 28% au P.I.B. de l’agglomération. Il employait en 2005 15,2% des actifs de la commune de Séville. Il est bien implanté dans l’agglomération, stimulé par les nombreuses zones industrielles, la présence d’infrastructures logistiques adéquates et la proximité des complexes des Baies de Cadix et d’Algésiras, et de Huelva. Les activités dominantes sont :
- l’industrie lourde :
- énergie : les entreprises Endesa et sa filiale Sevillana de Electricidad, spécialisées dans la génération et le transport d’électricité, mais aussi les énergies renouvelables et les télécommunications ; Repsol (hydrocarbures) ; Gas Natural (distribution de gaz) ; …
- chimie : 300 entreprises (dont Brenntag) sont présentes dans le secteur, générant environs 3.000 emplois dans l’agglomération
- métallurgie : conception de produits finis par un millier d’entreprises employant environ 7.000 personnes
- secteur de la construction : ce secteur très dynamique en Espagne emploie 7,8% de la population active sévillane, et représente 11% du PIB local. 5.000 entrepreneurs sont présents dans le secteur.
- Industrie agroalimentaire : bénéficiant des productions agricoles de la vallée du Guadalquivir, l’agglomération sévillane possède un secteur agroalimentaire extrêmement actif et performant au niveau national. Les quelque 1.000 entreprises de la branche sont essentiellement spécialisées dans la transformation et la distribution de :
- boissons rafraîchissantes et la bière : usines de Coca-Cola et PepsiCo, brasserie de la marque Cruzcampo et de sa maison mère, Heineken
- huile d’olive, produite en quantité dans cette région oléicole
- tabac : usine Altadis
- …
- Industrie liée aux transports : Séville se distingue en ce domaine
- industrie aéronautique : usines EADS-CASA où sont assemblés certains modèles du constructeur européen (Eurocopter Tigre, Airbus A400M,…). Certains éléments de l’Airbus A380 sont également préparés en ces lieux. De nombreux sous-traitants et des entreprises innovantes spécialisées dans ce domaine gravitent autour du géant EADS.
- construction automobile : Séville est le principal centre de production automobile du sud de l’Espagne, grâce notamment à la présence de l’usine Renault San Jerónimo.
- construction navale : chantiers navals de Séville (en restructuration profonde, et menacés de fermeture depuis 2004)
- Le secteur des services emploie 83,5 % de la population active de Séville. Il représente actuellement une part significative du P.I.B. local et s’articule autour des grandes branches suivantes :
- Tourisme : Il s’agit d’un secteur essentiel dans l’économie de la ville, qui a reçu en 2006 2.677.017 touristes. Les atouts de Séville sont son patrimoine historique et sa dimension de ville de culture, la présence d’un parc d'attractions (Isla Mágica), ses fêtes de printemps (Semana Santa, Feria de Abril) et son tourisme d’affaires.
- Commerce : Séville est la première ville d’Espagne en terme de surface commerciale par habitant. 25.000 commerces, de toutes tailles, sont répertoriés dans l’agglomération. La ville exerce un attrait considérable sur les régions alentours, et son potentiel de clientèle est estimé à 2.000.000 de consommateurs. Aux commerces de proximité traditionnels, encore très implantés dans toute l’agglomération, s’ajoute une panoplie de grands centres commerciaux, où se sont implantées en nombre les enseignes les plus représentatives de la grande distribution. La ville héberge également un certain nombre de plates-formes logistiques de la grande distribution d’où sont traitées les marchandises à destination des magasins d’Andalousie, d’Extrémadure, des Canaries et du sud du Portugal.
- Service aux entreprises : avec le soutien des pouvoirs publics, la ville a développé ce secteur d’activités, qui représentait en 2003, 12% du P.I.B. local. Plus de 1.000 entreprises locales sont spécialisées dans les ressources humaines, l’assistance juridique, le conseil, les systèmes d’informations et autres formes de services.
- Services financiers : ils représentent 6% du P.I.B. (2003), et font de Séville le principal centre financier du sud de pays, avec plus de 1.000 succursales. Tous les établissements nationaux y ont établi au moins une agence, et de nombreuses banques internationales s’y sont installées.
Recherche et développement
À travers ses technopôles et son tissu d’entreprises innovantes, la capitale andalouse s’est hissée parmi les toutes premières villes espagnoles en terme de recherche et développement. À cela s’ajoute l’activité scientifique et technologique des trois universités de la ville, dont certains laboratoires et centres de recherche travaillent en étroite liaison avec le milieu socio-économique local. Ainsi, le Parque Científico Tecnológico Sevilla Tecnopolis regroupe des acteurs privés et publics dans divers domaines de recherche.
Les principaux axes de recherche et d’innovation s’articulent autour des télécommunications, des nouvelles technologies, des biotechnologies (en relation avec les spécificités agricoles locales), de l’environnement ou encore des énergies renouvelables.
Enseignement supérieur
Trois universités sont implantées à Séville, dont une université privée. Ces trois établissements regroupent environ 100 000 étudiant répartis sur les différents campus dont disposent les facultés.
- Universidad de Sevilla - Communément appelée la Hispalense, cette université publique est la plus vieille de la ville. Elle fut fondée en 1505 par une bulle du pape Jules II. Elle accueille environ 100.000 étudiants, dans ses nombreuses facultés, écoles et instituts, couvrant la plupart des champs disciplinaires, depuis les lettres aux sciences de la santé en passant par les technologies ou les arts. Le siège de l'Université est sis dans l'ancienne Fabrique Royale de Tabac, un immense édifice du XVIIIe siècle, qui accueille également les facultés de Lettres, de Sciences Humaines et de Droit. Les autres structures sont établies dans les diverses installations de l'établissement, aux quatre coins de la ville.
- Universidad Pablo de Olavide - Cette petite université publique a été fondée en 1997. Construite à l'écart du centre, elle accueille environ 8.600 étudiants, notamment dans les domaines des sciences juridiques, économiques et sociales, des humanités et des sciences du vivant. Elle entretient par ailleurs des liens très étroits avec l'Amérique latine.
- Universidad San Pablo - Il s'agit de la seule université privée d'Andalousie. Fondée en 2002, elle dépend de la Fundación San Pablo Andalucía, elle-même rattachée à la Asociación Católica Nacional de Propagandistas, basée à Madrid. Elle dispose d'un campus à Bormujos, dans l'agglomération sévillane, à Cordoue et Jerez de la Frontera.
Par ailleurs, le Gouvernement andalou a fondé en 1994 la Universidad Internacional de Andalucía, qui possède quatre sites répartis sur le territoire de la communauté, dont un à Séville. Cet établissement propose des formations absentes des enseignements dispensés par les universités de la région.
Urbanisme et habitat
Séville est une ville de plaine, dont l'altitude moyenne s'élève à 7 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle n'a donc pas connu les difficultés urbanistiques qui caractérisent le développement des villes au relief plus accidenté. L'urbanisme de cette cité vieille de plus de deux mille ans conserve les traces du passage des différents peuples qui l'ont occupée. Son extension sur les deux rives du Guadalquivir s’est faite progressivement, avec une accélération évidente à partir du XXe siècle. Parcs, larges avenues, vastes places entourent un secteur historique immense, qui conserve un habitat local à la personnalité marquée.
Urbanisme
Le centre historique constitue le cœur de la ville, c’est lui qui a le plus évolué, et qui a été le plus marqué par le passage du temps. Il se caractérise par :
- une trame urbaine héritée de l’époque médiévale. La plupart des quartiers du centre ont conservé les rues et ruelles escarpées, et de largeur réduite pour préserver du soleil ;
- une présence imposante de monuments historiques de tous types et époques qui influencent profondément la morphologie de la ville, qui s’est construite autour d’eux ;
- le percement d’avenues et l’aménagement de grandes places aux XIXe et XXe siècles, pour irriguer le secteur, faciliter la circulation, et faire de Séville une ville moderne. Malgré ces campagnes de modernisation, le trafic demeure difficile, en raison de la configuration générale du centre, en rues étroites ;
- son habitat traditionnel, très resserré ;
- la plantation d’orangers le long de nombreuses voies.
Il constitue donc encore une magnifique mosaïque urbaine, entourant le patrimoine historique d’un réseau de rues étroites, alternant avec des places aérées et des voies plus larges qui drainent la circulation automobile.
À compter du XIXe siècle, et surtout du XXe, la ville a réellement commencé à déborder du périmètre de la muraille. Se sont alors progressivement établis des quartiers de plus en plus nombreux et éloignés. Ce développement a été marqué par :
- l’édification du secteur du parc María Luisa à l’occasion de l’Exposition ibéro-américaine de 1929 : jardins, pièces d’eau, grandes places, théâtre, pavillons nationaux, et nouveaux quartiers (El Porvenir, San Bernardo,…) ;
- la construction dès le XIXe siècle de ponts sur le Guadalquivir, permettant de relier le centre à la rive droite du fleuve (Triana), qui s’est considérablement étendue depuis ;
- le percement d’une longue ceinture de cours entourant le centre (les Rondas) ;
- l’édification à partir des années 1960 de grandes cités, afin d’absorber l’accroissement de la population (Las 3000, Los Remedios, les Polígonos…) ;
- les aménagements, restructurations et restaurations à l’occasion de l’Exposition universelle de 1992 : nouvelles infrastructures de transport, réaménagement des quais, nouveaux quartiers…
Tous ces quartiers sont reliés entre eux et avec le centre par de grandes avenues plantées de palmiers et d’orangers. Ces voies sont elles-mêmes ensuite connectées aux réseaux de transport routier inter-urbain. Le tout dans le but de favoriser les déplacements et communications. Les quais du Guadalquivir sont devenus sur des kilomètres un lieu de promenade fleuri, qui a rendu son fleuve à la ville.
Habitat
Il existe à Séville un habitat traditionnel, qui était la règle avant les grandes vagues d’urbanisation des années 1960 et postérieures. On retrouve encore ces constructions typiques, tantôt modestes, tantôt luxueuses dans le centre historique de la ville et les quartiers alentours.
La demeure populaire sévillane, que l’on retrouve principalement dans les quartiers tels que la Macarena ou San Vicente se caractérise par sa faible élévation. Organisée autour d’un petit patio, elle comprend rarement plus d’un ou deux étages. Les pièces sont petites et sombres. Elle est surmontée d’un toit en terrasse, appelée azotea, au plan à peine incliné, en raison de la faible pluviométrie locale.
À côté de cet habitat populaire se sont multipliés les édifices cossus, plus élevés, et à l'architecture plus ostentatoire, à base de moulures, consoles, balcons de style victorien,... Ces maisons sont souvent très colorées.
Il existe des caractéristiques communes à ces bâtisses, quel que soit leur degré de richesses, et ce, dans toute l’Andalousie :
- le patio : il est présent dans toutes les maisons, ses dimensions et sa décoration étant fonction de la taille du bâtiment. Censé apporter l’ombre et la fraîcheur en plein été, il est aussi un lieu de vie et de rencontres. Il est toujours orné de plantes et de fleurs ; les plus confortables d’entre eux sont agrémentés d’une fontaine.
- la chaux : qu’elle soit humble ou opulente, faite de briques ou de pierres, la demeure est régulièrement chaulée, afin d’assurer une blancheur éclatante aux façades. On remarque cependant qu’à Séville, contrairement à ce qui se passe dans le reste de l’Andalousie, les façades sont rarement unicolores. En effet, l’habitat sévillan se distingue par son goût à égayer les édifices, notamment aux contours des fenêtres et des portes, et sur la partie basse des murs, de couleurs plus vives contrastant avec le blanc. Les couleurs les plus communes sont le rouge sang de taureau et le jaune ocre.
- les ouvertures : les fenêtres sont souvent de taille réduite, afin de limiter au maximum la pénétration de la chaleur dans les pièces. Elles sont ornées de grilles en fer forgé.
- les azulejos : qui sont des carreaux de faïence assemblés en fresque à la base des murs et reproduisant des motifs plus ou moins raffinés.
Avec l'accélération de la construction de logements depuis quelques décennies dans les nouveaux quartiers, l'habitat traditionnel de la ville a tendance à s'effacer, au profit de bâtiments fonctionnels de grande capacité d'accueil. Souvent néanmoins, les façades sont peintes de blanc, afin de conserver une certaine unité. Dans le centre en revanche, les constructions nouvelles s'intègrent souvent au bâti déjà existant.
Parcs et jardins
L’histoire urbaine locale est marquée par le goût des jardins, qui se manifeste sous la forme de patios, squares et autres parcs. Cette préoccupation pour les espaces verts s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui : nombreux sont les zones de promenade qui ont été aménagées dans la ville et ses alentours. Dans le droit chemin de la tradition andalouse, ces lieux de verdure mêlent harmonieusement l'élément végétal et l’élément aquatique, ce qui en fait des lieux de repos et de fraîcheur recherchés en période estivale. Parmi les plus célèbres parcs et jardins figurent :
- Le parc María Luisa : le domaine sur lequel il s’étend appartenait autrefois aux jardins du Palais de San Telmo. Il fut offert à la ville en 1893 par l’infante María Luisa Fernanda de Orléans, puis transformé peu à peu en un vaste parc boisé, parsemé de fontaines, étangs, pavillons, et alternant les plantations à l’anglaise avec des îlots d’inspiration hispano-mauresque. Planté d’une variété d’espèces considérables, il est peuplé par plusieurs espèces d’oiseaux, poissons et batraciens. Il fut complètement restructuré à l’occasion de l’Exposition ibéro-américaine de 1929. On y implanta alors une partie des pavillons nationaux, autour de ruelles et de places, dont les plus emblématiques sont : la Plaza de España et la Plaza de América.
- Les jardins de l’Alcázar, aménagés à l’arrière de l’ensemble palatin. Ils ont été plantés et organisés au fil des siècles. Abrités au sein des murailles du palais, ils sont disposés en terrasses, et présentent des variations d’influence, de style, de végétaux, en fonction des secteurs.
- Les jardins de Murrillo et les jardins de Catalina de Ribera : accolés à la muraille de l’Alcázar et au quartier de Santa Cruz
Monuments historiques et sites remarquables
Séville possède un patrimoine architectural d'une ampleur considérable. Elle est en cela une des plus riches cités européennes. Ses églises, palais et édifices divers en font une ville d'art de premier ordre, et une destination privilégiée des touristes.
Patrimoine religieux
Séville est une ville éminemment imprégnée par la religion, comme en témoignent le nombre très élevé de lieux de culte. Parmi les plus célèbres :
- la cathédrale et la Giralda, classées au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco ;
- l'église Santa Marina ;
- l'église San Lorenzo ;
- l'église Omnium Sanctorum ;
- l'église San Marcos ;
- l'église Santa Catalina ;
- l'église San Pedro ;
- l'église Santa Ana ;
- l'église de la Magdalena ;
- l'église San Luis de los Franceses ;
| - l'église del Salvador ;
- la chapelle de San José ;
- le couvent de San Clemente ;
- le couvent de Santa Clara ;
- le couvent de Santa Paula ;
- le couvent de San Leandro ;
- l'ancien couvent de la Merced Calzada de la Asunción
(actuel musée des Beaux-Arts) ; - l'hôpital de la Caridad ;
- l'hôpital de los Venerables ;
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Patrimoine civil
La richesse de la ville a permis aux hommes de pouvoir et aux institutions laïques et ecclésiastiques de bâtir de somptueuses demeures. Parmi les plus spectaculaires édifices civils de la ville se distinguent plusieurs palais :
- les Reales Alcázares, classé au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco ;
- la Casa de Pilatos
- le palais archiépiscopal ;
- le Palacio de San Telmo ;
- le Palacio de las Dueñas ;
- le Palacio de la Condesa de Lebrija
D'autres bâtiments civils sont dignes d'être mentionnés :
- la mairie de Séville ;
- l'Archivo General de Indias, classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco ;
- la Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla (arènes) ;
- la Real Fábrica de Tábacos ;
- l'Hospital de las Cinco Llagas
Arts et culture
Musées
- Séville et les Beaux-arts:
L’opulence passée de Séville a légué à celle-ci un patrimoine artistique d’une ampleur exceptionnelle. Couvents, églises, confréries, monarques et nobles ont dépensé des fortunes en constructions et en œuvres d’art. La folie artistique qui s’est emparée de Séville entre le XVIe et le XVIIIe siècle a favorisé le développement d’une école sévillane reconnue. Les mécènes ont attiré les grands maîtres gothiques et baroques de la peinture, de la sculpture et des arts décoratifs : Zurbarán, Valdés Leal, Velázquez, Murrillo, Herrera el Viejo, Herrera el Mozo, Pedro Millán, Juan Martínez Montañés, Juan de Mesa, etc.. Les liens étroits tissés entre l’Espagne et les mondes flamand et germanique ont stimulé les échanges culturels et la venue de maîtres de l’Europe du Nord. Les œuvres de ces artistes peuvent encore être admirées de nos jours dans les lieux de culte et les palais, mais également dans les musées de la ville.
- Musée des beaux-arts de Séville : logé dans un somptueux monastère du XVIIIe siècle, il abrite l'une des toutes premières collections de peinture d'Espagne, dont les chefs-d’œuvre sont les toiles de Zurbarán et de Murillo;
- Musée des arts et coutumes populaires : installé dans le pavillon mudéjar de l'Exposition ibéro-américaine de 1929, sur la Plaza de América, dans le Parc María Luisa ;
- Musée archéologique : installé dans un pavillon de l'Exposition de 1929, il abrite l'une des plus riches collections archéologiques du pays. D'époque romaine, mais aussi tartessienne, wisigothique ou musulmane, les pièces proviennent des chantiers de fouilles menées en Andalousie ;
- Centre andalou d’art contemporain : il fut créé en 1990 par le gouvernement andalou pour doter la communauté d'un centre de recherche, de promotion et conservation consacré à la création artistique contemporaine. Il est implanté depuis 1997 dans l'ancien monastère de la Cartuja, à proximité du site de l'Expo 92;
- Musée naval (Torre del Oro) ;
- Musée taurin (Arènes) ;
- Musée militaire ;
- Musée du flamenco ;
- Musée des carrosses ;
- et diverses salles d’expositions.
Théâtres, opéras et salles de concerts
Séville, fréquentée jadis par des dramaturges de l’importance de Tirso de Molina, Cervantes et Lope de Vega, est depuis longtemps une ville de théâtre. Plus récemment, elle s’est également tournée vers l’opéra.
- Teatro Lope de Vega : il occupe l'ancien casino de l'Exposition de 1929. Y sont principalement interprétées des œuvres du répertoire classique ;
- Teatro de la Maestranza : créé à l'occasion de l'Expo 92, il figure désormais dans le peloton de tête des opéras espagnols. La programmation, de 180 spectacles annuels, fait alterner des représentations d'opéra, de théâtre, de danse et de musique ;classique.
- Teatro central : scène de théâtre contemporain et de musiques actuelles.
Festivals
- Biennal de Flamenco ;
- Festival del cine 100% europeo (novembre) ;
- Festival iberoamericano Sevilla entre culturas (janvier) ;
- Festival internacional de música antigua (mars) ;
- South Pop Festival - Festival de música independiente Ciudad de sevilla (mars) ;
- Festival audiovisual Zemos98_9 (mars) ;
- Festival internacional de teatro (mars) ;
- Territorios Sevilla - Festival internacional de música de los pueblos (mai-juin) ;
- Divers festivals de flamenco ;
- concerts d’été en plein air.
Culture populaire
Fêtes locales
Séville est une ville de fêtes, profanes et sacrées. Marquée par une intense religiosité, elle célèbre tout au long de l’année diverses célébrations en l’honneur de saints patrons locaux. La plus célèbre et la plus importante festivité chrétienne est la fameuse Semaine Sainte, qui forme avec la non moins fameuse Feria de Abril, le cycle des Fiestas Primaverales, les Fêtes de Printemps, les plus populaires et fréquentées. C’est à cette période de l’année que les réjouissances battent leur plein.
- Les fêtes religieuses
- Semana Santa : la plus importante célébration religieuse de ce type en Espagne attire des centaines de milliers de croyants et non-croyants, qui viennent admirer les processions des 57 confréries de la ville. Elle a lieu du dimanche des Rameaux (Domingo de Ramos) au dimanche de Pâques (Domingo de Resurección), et atteint son paroxysme lors de la Madrugá, dans la nuit du jeudi au vendredi saint, quand sortent les congrégations les plus emblématiques de Séville. Elle donne lieu à une grande animation dans la ville, dont les hôtels, les bars et les restaurants ne désemplissent pas.
- Romería del Rocío : cinq confréries sévillanes participent à ce grand pèlerinage qui conduit vers la basilique du Rocío, à Almonte (Huelva, des centaines de milliers de fidèles de toute l’Andalousie venus à pied, à cheval ou en calèche adorer la sainte effigie de la Vierge qui est sortie de l’église les dimanche et lundi de Pentecôte. Les confréries sévillanes partent pour Huelva le mercredi précédant la manifestation, pour rejoindre sur les routes et chemins leurs coreligionnaires.
- Día de San Fernando : chaque 30 mai est fêté saint Ferdinand III de Castille, le souverain qui reprit la ville aux musulmans en 1248. Son corps est exposé à la population dans la chapelle royale de la Cathédrale, où il repose. Une messe est célébrée en l’honneur de l’ancien monarque, puis suivie d’une procession emmenée par la corporation des ingénieurs de la ville, dont saint Ferdinand est le patron. Une fête similaire à lieu à la saint Clément, le 23 novembre, jour anniversaire de la conquête de Séville. À cette occasion, le conseil municipal, précédé par le maire qui porte l’épée du saint, effectue une procession mais à l’intérieur de la cathédrale.
- Día del Corpus : la Fête Dieu est célébrée depuis le Moyen Âge avec une grande ferveur. Après la messe célébrée en la cathédrale, un long cortège prend possession des rues de la ville, recouvertes de thym et de romarin, au son des cloches de la Giralda et d’orchestres. Toutes les autorités civiles, militaires et religieuses de la capitale andalouse y prennent part : archevêché, mairie, université, police, armée, confréries, chapitre cathédral… Une course de taureaux est organisée à l’occasion.
- Virgen de los Reyes : célébrée le 15 août, cette fête est organisée en l’honneur de la Vierge des Rois, patronne de Séville et de son archidiocèse depuis 1946. Sa statue, qui aurait été commandée par Ferdinand III après un rêve, trône au centre de la chapelle royale. Cette même statue aurait accompagnée le saint lors de son entrée triomphale dans Séville. Toujours est-il que la sainte effigie est emmenée en procession le matin du quinze août, accompagnée par les autorités religieuses et le conseil municipal
- Inmaculada Concepción : la dernière fête locale d’importance de l’année a lieu le 8 décembre en l’honneur de la Vierge, à l’occasion de la célébration du mystère de l’Immaculée Conception. Outre les messes, la manifestation la plus populaire a lieu sur la Plaza del Triunfo où se regroupent les tunas de la ville pour entamer des chants en honneur de Marie de Nazareth .
- Los Seises : il s’agit d’un groupe de dix enfants (à l’origine six, d’où leur nom) âgés entre 9 et 12 ans, dont l’existence remonte au milieu du XVe siècle. Ils forment un petit groupe de danse et de chant très apprécié, chargé d’accompagner la procession du Corpus Christi et de la Inmaculada.
- Fêtes populaires :
- Feria de Abril : la grande fête populaire de Séville est organisée depuis 1847. Des dizaines de milliers d'autochtones et de visiteurs évoluent sur une vaste esplanade (le Real de la Feria) décoré et illuminé. Y sont regroupées des centaines de casetas : des baraques colorées, où l’on boit, mange et danse jusqu’à épuisement, au rythme de la sévillane. La journée, le Real est le théâtre d’un défilé équestre informel, et des corridas sont données chaque soir.
- Velá de Santiago y Santa Ana : remontant vraisemblablement au XIIIe siècle, ces festivités ont lieu annuellement autour du 25 juillet. Elles mêlent le profane au religieux. Aux célébrations liturgiques s’ajoute en effet la fête populaire, qui s’installe au bord du Guadalquivir, dans la calle Betis, à Triana. Des casetas sont montées à cet emplacement, pour permettre à tous de s’abreuver et de se restaurer. Diverses réjouissances sont organisées durant ces quelques jours.
Tauromachie
Séville est un des hauts lieux de la tauromachie espagnole. Berceau de nombreux toreros et capitale d’une des plus fameuses régions d’élevage de toros braves, elle est un des plus éminents foyers de l’afición en Espagne. Se produire à la Maestranza est le rêve de tout matador, et les triomphes en ces lieux sont gages d’un avenir prometteur.
- Les arènes :
Ses arènes, les plus anciennes d’Espagne après celles de Ronda, sont classées en première catégorie Construites à partir du XVIIIe siècle, elles sont la propriété de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla, une corporation nobiliaire, composée de descendants de la noblesse andalouse, et fondée par Charles II, en 1670, à partir d’anciennes confréries chevaleresques médiévales. Son rôle était de former à la cavalerie de guerre les officiers de l’armée espagnole, et d’habiliter ces derniers à intégrer les rangs. Ses activités originelles sont clairement liées à l’équitation.
Elle se consacre aujourd’hui à diverses actions de bienfaisance, de mécénat artistique et culturel, ainsi qu’à la promotion de la pratique équestre et de la tauromachie. En ce sens, elle soutient l’école de tauromachie de la ville. Elle est placée sous le haut patronage du roi, Hermano Mayor, depuis le règne de Philippe V, qui lui accorda plusieurs privilèges.
- Les corridas :
La Real Maestranza délègue l’organisation des spectacles taurins à un prestataire privé, l’Empresa Pagés, tenue par la famille Canorea. Totalisant environ 35 spectacles annuels (ce qui fait de la Maestranza les deuxièmes arènes d'Espagne, après Madrid), la saison taurine se déroule selon un calendrier traditionnel : - la corrida du dimanche de Pâques (Domingo de Resurrección), la plus prestigieuse de l’année, qui ouvre le cycle annuel ;
- la Feria de Abril, qui se tient une à deux semaines après Pâques, et qui est constituée d’une série d’une vingtaine de spectacles taurins sur deux semaines. La deuxième partie du cycle coïncide avec la semaine de Farolillos, la Feria de Abril à proprement parler ;
- un cycle de novilladas chaque dimanche de mai et juin ;
- la corrida du Corpus Christi (Fête Dieu) ;
- la corrida de l’Assomption, le 15 août, en honneur de la Virgen de los Reyes ;
- la Feria de San Miguel, le dernier week-end de septembre ;
- la corrida de la Virgen del Pilar, le 12 octobre, qui clôt la saison.
- L'afición :
La tradition tauromachique est très ancienne à Séville, et surtout très bien implantée. La ville et ses alentours ont vu naître de nombreux toreros, qui ont contribué au rayonnement taurin de la cité. Plusieurs peñas (clubs) taurins rassemblent les aficionados sévillans, tandis que la ville regorge de références à la tauromachie (rues baptisées de noms de toreros, statues,...).
Les arènes, d'une capacité de 12.500 places, accueillent un public métissé, de connaisseurs, connus pour leur tendance toreriste. Célèbres pour les silences méprisants qu'elles préfèrent aux huées, ces arènes sont également réputées pour leur propension à se livrer entièrement aux matadors qui l’honorent d’une grande faena. La récompense suprême est octroyée aux toreros ayant coupé un minimum de trois trophées : le triomphateur sort alors par l’illustre Puerta del Príncipe, qui lui assure honneur et renommée.
Traditions
Bars et tapeo
- les bars : le bar est un lieu incontournable de la vie sociale sévillane. Les débits de boissons sont légion, tant dans le centre, que dans les quartiers. Ils sont un point de rencontre entre les habitants d’une rue, les habitués, les employés du secteur et les gens de passage. Une grande majorité de sévillans se rend dans les cafés aux heures du petit-déjeuner, de l’apéritif (deux coutumes qui ont conservé toute leur vigueur), des repas, ou aux moments des pauses au travail. Les établissements sont souvent bondés à midi et, surtout dans la partie historique, le soir, en période de week-end essentiellement.
- Le tapeo : la tradition du tapeo est très largement répandue dans toute l’Espagne. Toutefois, Séville est réputée pour l’intensité de cette pratique, qui consiste à naviguer de bar en bar, en famille, entre amis, ou entre collègues, afin de partager un rafraîchissement et quelques tapas.
Le vin et la bière y sont les breuvages de loin les plus consommés, vendus à un prix modique. Le tout est communément accompagné de tapas, ou de simples cacahuètes, pistaches, pipas, ou olives. Cette coutume du bar appartient au rituel que tous les autochtones accomplissent à une fréquence plus ou moins élevée. Le dîner au restaurant ne répond pas à un usage aussi répandu qu'en France, ou que dans le nord du pays. Les tabernas (tavernes), cervecerías (brasseries), et autres bars concentrent les foules jusqu’à tard le soir.
Parmi les zones les plus courues :
- La Plaza del Salvador
- La Calle Adriano, et plus généralement les alentours des arènes
- Le quartier de Santa Cruz, notamment la calle Mateos Gago
- Le quartier de l’église Santa Catalina
- Triana
Vie nocturne
Plus tard dans la soirée, certaines rues et places reçoivent les amateurs de fête, qui se rassemblent dans les bars de nuit et discothèques. Les lieux les plus fréquentés sont :
- Triana, et notamment la Calle Betis, au bord du Guadalquivir
- La plaza de la Alfalfa et ses alentours : secteur où s’agglutinent les noctambules
- El Arenal, pour ses boîtes de nuit
- La Alameda de Hércules
- en été : les abords du Parc María Luisa, où abondent les boîtes de nuit en plein air
Une autre pratique nocturne reste très prisée des jeunes sévillans : la botellona. Cette tradition bien implantée parmi les jeunes dont les moyens ne permettent pas de consommer dans les débits de boissons, consiste à acheter au supermarché des bouteilles d’alcool, pour les consommer ensuite en pleine rue, lors d'un botellón, regroupement spontané et improvisé, pouvant réunir au même endroit de quelques individus à plusieurs centaines de personnes. Le gouvernement autonome, à l’instar d’autres communautés autonomes, a toutefois décidé en 2006 de réglementer la tenue des botellones, pour limiter la gêne occasionnée au voisinage, et promouvoir la lutte contre l’alcoolisme. Les municipalités sont depuis lors autorisées à prohiber la tenue de botellones sur la voie publique, et à mettre en place des enceintes à ciel ouvert spécialement affectés à cet usage : les botellódromes, qui connaissent désormais une affluence imposante .
Gastronomie
La gastronomie populaire sévillane est fortement influencée par la cuisine méditerranéenne, à base de poissons, d’huile d’olive, de nombreux fruits et légumes. Elle accorde également une large place aux produits régionaux des provinces voisines : charcuteries, viande de porc, de taureau,... Elle se distingue par la simplicité des mets que l’on préfère généralement cuisinés nature, grillés ou sautés : les plats élaborés ou en sauce, si prisés des basques ou des navarrais, pour lesquels la cuisine est une institution, connaissent un écho plus limité.
Au premier rang de la gastronomie sévillane figurent les productions régionales, qui rentrent souvent dans la composition des tapas :
- Charcuteries : jambon ibérique, chorizo, boudin (morcilla), lomo (filet de porc),
- Fromages de brebis et de chèvre,
- poissons et mollusques,
- olives,
- agrumes,
Parmi les mets les plus fréquents se retrouvent :
- le cocido andaluz : sorte de pot-au-feu local, à base de bœuf, de boudin, de chorizo, de lard, de pommes de terre,
- la pringá : mets composé à l’origine des restes de viandes du cocido andaluz, hâchés et recuits à l’huile d’olive et souvent assaisonnés de tomate et de piment. Aujourd’hui fréquemment cuisinée expressément, elle est généralement servie en tapa sous forme de montadito, dans un petit pain,
- les huevos a la flamenca : œufs sautés avec tomates et chorizo,
- le flamenquín : roulé frit de jambon de montagne ou d’York et de filet de porc (lomo),
- les salades composées diverses : ensaladilla rusa,
- les épinards à la sévillane : cuits avec des pois chiches et du cumin,
- le solomillo : filet mignon de porc, cuisiné à l’ail et flambé au whisky, ou servi accompagné d’une sauce au roquefort,
- les fritures de poissons (morue, éperlans, anchois,…) et de mollusques (calamars, seiches,…),
- la queue de taureau, cuisinée en ragoût,
- le gazpacho : soupe froide à base de tomates, de concombre, d'ail, d'oignon de poivron, de pain, d'huile d'olive et de vinaigre
- le salmorejo : sorte de gazpacho très épais, accompagné d’œuf dur mouliné ou de dés de jambon,
- gambas à l’ail,
- les albóndigas : diverses boulettes de viandes ou de poissons , assaisonnées de divers condiments, panées puis frites,
- les papas aliñás : pommes de terre, qui une fois cuites, refroidissent en marinant dans un mélange d’huile d’olive, d’oignon haché, de persil et de vinaigre de Jerez
Les pâtisseries, généralement issues de la tradition orientale, sont fort prisées à Séville. Les plus fameuses trouvent leurs origines dans les très nombreux couvents de la ville, dont certains continuent à les produire et à les commercialiser :
- les pestiños : sortes de petits beignets enrobés de miel, et parfumés au sésame et à la canelle,
- les cortadillos,
- les torrijas : sorte de pain perdu,
- les yemas : jaunes d’œufs cuits mélangés à du sucre et aromatisés à la vanille
La confiture d'écorces d'oranges amères est également très prisée. Une autre spécialité très appréciée au petit-déjeuner est la tostaíta, simple pain grillé, frotté à l’ail puis arrosé d’huile d’olive. On lui ajoute ensuite, selon les goûts, divers ingrédients : jambon, tomate,...
Sources Wikipedia (Licence Gnu)